Uber à Lausanne : 2 ans déjà

Uber à Lausanne, ça a débuté, je crois, un jeudi. Le 29 janvier 2015. Ça fera donc 2 ans à la fin de cette semaine. D’abord uniquement avec UberPOP, un formule qui se revendique être une mise en relation « de particulier à particulier », puis avec UberX, un service qui, à la différence d’UberPOP, met en relation passagers et chauffeurs bénéficiant d’un permis de conduire professionnel. Aujourd’hui (mais peut-être pas pour longtemps…), les deux services UberPOP et UberX coexistent à Lausanne, ou plus précisément d’Allaman à Montreux, en passant par Vevey et Morges, alors qu’UberPOP n’existe pas à Genève.

Mais même si tout le monde en entend parler très régulièrement dans les médias, en général et de plus en plus pas en bien, le service qu’offre Uber n’est pas encore connu par tous. Commençons donc par une description :

Uber, concrètement, c’est une application smartphone, Android ou iOS, qui permet à un « passager » de commander un « chauffeur ». Le client, aidé par son positionnement GPS, indique le lieu de prise en charge ainsi que le destination souhaitée. Le système transfère la requête à un chauffeur dans les environs, qui viendra prendre en charge jusqu’à 4 personnes pour les conduire à la destination de leur choix.

Concrètement, Uber a de nombreux avantages pratiques pur le passager, par exemple :

  • Le passager a, avant même d’avoir passé commande, une estimation fiable du délai d’arrivée de son chauffeur, du prix et de la durée de la course.
  • Il n’y a aucune transaction en « cash » entre le passager et le chauffeur : Le passager sera débité de sa carte de crédit ou de son compte Paypal immédiatement à la fin de la course, en fonction de la distance parcourue et de la durée du voyage.
  • A la fin de la course, le passager reçoit par mail le tracé de l’itinéraire exact emprunté.
  • Le système existe de manière universelle dans des centaines de villes dans le monde. Avec la même application, on peut commander un véhicule à Lausanne, Washington, Londres ou Marrakesh.
  • Chaque course est notée à la fois par le chauffeur et le passager. Les chauffeurs ou passagers avec de mauvaises notes sont exclus du système, ce qui, de part et d’autre, garantit une ceretaine qualité du service et une certaine sécurité.
  • Uber, tout le monde le dit, c’est bien plus sympa qu’un taxi. Et bien moins cher, aussi.

Avant qu’on parle du revers de la médaille, et pour ceux dont la curiosité a été titillée, Quelbazar a le plaisir d’offrir une course gratuite pour toute nouvelle inscription, d’une valeur de 15 Frs, valable en Suisse.

Il y a donc un « Mais ». Uber, aussi séduisant soit-il au niveau du service fourni, ne plait pas à tout le monde :

On abordera brièvement la grogne des compagnies de taxi conventionnelles, qui, plutôt que de se plaindre d’une concurrence déloyale, devraient réagir d’une manière plus constructive et plus coordonnée à l’arrivée d’un nouveau type de mobilité qui, il est vrai, concurrence en partie leur service. Mais les taxis lausannois ont un tel déficit d’image qu’ils doivent d’abord travailler pour améliorer leur réputation et leur service : Uber ou autre, le marché s’ouvre, et ça n’est pas en campant sur des positions d’un autre temps qu’ils se prépareront à une certaine concurrence, quand elle deviendra légale.

Parce qu’Uber, aux yeux de la loi, est légalement très contesté. Principalement parce que les autorités considèrent UberPOP comme une activité professionnelle pour les chauffeurs, si le rythme des courses est supérieur à… plus d’une par 16 jours. Et qui dit transport professionnel de personnes dit permis professionnel ad hoc et équipement spécifique du véhicule. Donc, à Lausanne, les chauffeurs UberPOP sont considérés comme hors la loi par les Autorités.

Le cas semble un peu différent pour UberX : Les chauffeurs sont en possession d’un permis professionnel et leur véhicule équipé d’un tachymètre. Il sont donc, à ma connaissance, légalement tolérés.

Mais aucune inquiétude pour les passagers : Que ça soit avec UberPOP ou UberX, la légalité de l’utilisation de ce service n’est pas remise en cause.

Uber, c’est une machine colossale qui avance, tel un rouleau compresseur, en surfant sur le « fil du rasoir » de la légalité. Ses moyens financiers et son « business model » lui permettent, par exemple, de prendre en charge les amendes des chauffeurs UberPOP, ce qui est éthiquement, vous en conviendrez, discutable…

De plus en plus, ce sont les chauffeurs Uber eux-même qui dénoncent les mauvaises conditions de rétribution. Comme exemple, un article paru récemment dénonce le fait qu’en France, un chauffeur devrait travailler 60 heures par semaines pour un revenu décent. Aux Etats-Unis également, Uber a été reconnu coupable de publicité mensongère envers ses chauffeurs. Récemment des doutes sur la future santé financière d’Uber se sont faits sentir. Et, cerise sur le gâteau, Trump, encore lui, joue les trouble-fête à l’intérieur de la compagnie.

Uber, c’est donc un service très performant, mais contesté. D’ailleurs, à Lausanne, une rumeur insistante commence à courir : UberPOP cesserait ses activités fin janvier 2017, pour laisser la place à UberX seulement. Rumeur fondée ou non ? Réponse dans quelques jours !

Bon anniversaire Uber Lausanne !

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