Quelbazar a lu : « Les mirages de l’éolien », par Grégoire Souchay
Oui, Quelbazar lit plus que d’habitude, ces temps. Grâce à e-bibliomedia, un service de prêt de livres au format numérique proposé par des bibliothèques suisses.
On voit fleurir, dans nos régions helvétiques aussi, ces majestueux (oui, c’est un jugement de valeur…) engins sur nos collines et nos sommets. Comme toute nouveauté, cela donne lieu à des débats enflammés.
Pas plus tard que la semaine dernière, dans un groupe Facebook concernant la randonnée en Romandie, de virulents opposants dénonçaient un projet dans le jura vaudois et neuchâtelois. La discussion qui s’en était suivie était houleuse. Une majorité de gens qui s’exprimaient considéraient l’éolien comme une source d’énergie acceptable, et l’impact de ces hélices comme un mal nécessaire dans le but de diminuer la dépendance au nucléaire, par exemple.
J’ai donc entamé la lecture de Les mirages de l’éolien, écrit par Grégoire Souchay, journaliste indépendant. L’auteur, visiblement « en empathie avec le mouvement écologiste », nous livre une analyse relativement neutre et objective du développement de l’éolien en France. Le livre aborde l’histoire de l’éolien, son développement en France, et ses rebondissements législatifs français. Il décrit aussi les arguments pro- et anti-éoliens, et les pressions politiques et économiques.
Relativement neutre, l’ouvrage a cependant une approche très « française », et une bonne partie des chapitres concernent les imbroglios législatifs franco-français. Une situation qui diffère un peu des débats « suisses », même si il doit y avoir des similitudes.
Sur le site de l’éditeur, on peut lire :
Les éoliennes sont devenues un symbole de « la transition énergétique ». Elles sont partout : sur les crêtes du sud du Massif central, dans les plaines du Centre, du Nord et de la Champagne, des monts du Morvan aux littoraux occitans, et bientôt au large de la Bretagne et de la Normandie. Dans la « start-up nation » que serait la France d’aujourd’hui, l’éolien est vu par beaucoup comme une technologie fiable et très compétitive. Il faudrait donc développer les parcs éoliens, dans un calendrier qui s’impose comme une évidence. Mais d’autres, plus nombreux qu’on le pense, s’opposent à ce développement aveugle et dénoncent l’« industrialisation de la campagne ». Presque partout, des conflits opposent habitants des campagnes et ceux qui veulent y implanter des éoliennes.
Ces conflits révèlent en réalité la fracture entre deux visions de l’écologie : développement durable et acceptation du capitalisme versus sobriété et désir d’émancipation. Les uns raisonnent en entrepreneurs, les autres critiquent les effets politiques et sociaux sur une communauté de vie. Les uns se veulent spécialistes de l’énergie, les autres parlent de paysages et de protection de la nature. Alors, « pari gagnant » ou « grande arnaque » ? Une enquête hautement contemporaine.
Journaliste indépendant, Grégoire Souchay a déjà publié dans la même collection Sivens. Le barrage de trop. Il a coécrit, pour Reporterre, une enquête déterminante sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse. Ni « pro » ni « anti » éolien, il tente ici d’éclaircir cet imbroglio de notre modernité.
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Bonjour. Merci pour votre retour sur le livre. Effectivement, l’approche est très française (je dirais même hexagonale), pour des raisons de cadrage de l’enquete au départ avec Reporterre vu la taille du bouquin. Mais je serai ravi d’en savoir plus sur la situation suisse notamment, si vous avez des ressources ou des articles de presse sur le sujet, je suis preneur (et vous avez désormais mon e mail). Cordialement.